L’A10 Airfield à Carentan, un aérodrome américain en 1944
Le saviez-vous ? Le Normandy Victory Museum est installé sur un ancien aérodrome militaire américain, construit en 1944 en appui aux opérations logistiques. Voici son histoire.

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Après le débarquement, il faut développer les réseaux de transport
Une quinzaine de jours après le débarquement, les Alliés ont établi une solide tête de pont en Normandie. Ils disposent désormais du nœud routier essentiel qu’est Carentan et ont assuré la jonction entre les deux plages du secteur américain, tout en sécurisant la zone des marais. Jour après jours, les effectifs se renforcent et le matériel débarqué est toujours plus important. Les deux ports artificiels d’Omaha et Arromanches permettent de réceptionner les marchandises et équipements mais aussi d’évacuer blessés et prisonniers. Lentement, les troupes progressent dans le Cotentin, vers Cherbourg, seul port en eaux profondes de la région et objectif majeur des Américains.
Un aérodrome mis en place par les Américains en 4 jours
La route, la mer sont de grands atouts en Normandie mais ne suffisent pas. Un peu partout sur le sol Normand, les alliés installent une série de pistes d’aviation, véritables aérodromes provisoires.
Sur les communes de Catz et Saint-Pellerin, à partir du 15 juin, le 826ème bataillon de génie de l’air, dépendant de la 9ème Airforce, entame la construction d’une imposante piste d’un kilomètre et demi, large de plus de 35 mètres, sans compter une piste secondaire d’urgence, crash strip, pour recevoir les avions en difficultés, mais aussi une multitude d’aménagements aux alentours.
4 jours plus tard, le nouvel aérodrome, dénommé A10 Airfield est disponible pour les chasseurs-bombardiers P47 « Thunderbolt » appartenant au 50th Fighter Group, puis aux appareils du 367th Fighter Group, notamment des P38 « Lightning ».
Et rendu à la vie civile quelques mois après
Avec l’avancée des combats, l’aérodrome devint bien tôt moins utilisé, seuls quelques gros porteurs, chargés de la gestion de l’arrière du front l’utilisent encore. Et en novembre 1944, les terrains sont restitués à leurs propriétaires.

L’A10 Airfield aujourd’hui
Rendu à la culture fin 1944, l’aérodrome A10 Airfield laisse des traces considérables pendant bien des années, notamment pour les paysans des alentours, qui doivent reconstituer leurs parcelles, enlever tous les matériels laissés par les Américains afin de redonner une physionomie correcte aux terrains pour en reprendre l’exploitation. C’est notamment à un grand ami du musée Monsieur André Gidon, voisin immédiat de l’actuel Normandy Victory Museum qu’incombe cette tâche délicate. Il rapporte avoir bien souvent abîmé son tracteur ou sa charrue, à cause des restes de grillages américains, encore enfouis dans le sol, des années après.
Aujourd’hui la piste est toujours officiellement active. Historiquement située devant le musée et le long de la N13, la piste de 400 mètres de long permet d’y faire décoller de petits aéronefs.
Pour en savoir plus
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Et si l’histoire de l’aviation pendant la Seconde Guerre mondiale vous intéresse, Réservez vos billet pour une visite au Normandy Victory Museum de Carentan où la maquette d’un P47 Thunderbold au 1/1 est installée au sein d’une seine de crash dans la campagne normandie.
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